COMMUNIQUE DE PRESSE
La France va-t-elle
extrader un citoyen franco-argentin pour le seul fait qu’un journal argentin l’a
confondu avec un autre en 2008 ?
Par le Comité de
soutien à Mario Sandoval
Mario Sandoval, est un citoyen franco-argentin arrivé en
France en 1985. Il a obtenu la nationalité française en 1997. Pourtant, il est menacé
d’extradition en Argentine car un journal d’extrême gauche argentin « Pagina 12
», l’a accusé en mars 2008 d’avoir participé à l’enlèvement présumé et la
disparition d’un étudiant, Hernan Abriata, en 1976, pendant la dictature.
Ces allégations sont fausses. Mario Sandoval a toujours eu un
casier judiciaire vierge. Il est la victime d’accusations farfelues et d’une
terrible erreur judiciaire. Il a justifié
de sa probité lors de sa demande de nationalité française et son nom n’a jamais
été mentionné dans les différentes enquêtes et procès réalisés en Argentine
depuis le retour de la démocratie.
Aucun juge n’a convoqué Mario Sandoval pour examiner les
allégations de « Pagina 12 ».
C’est pourtant sur cette base dépourvue d’un commencement de
preuve, qu’un juge fédéral argentin, Sergio Torres, a envoyé en 2012 une
commission rogatoire de détention provisoire à la France afin de faire arrêter
et extrader Mario Sandoval.
L’affaire était tellement obscure que la Chambre
d’instruction de Paris a dû solliciter plusieurs informations complémentaires à
Buenos Aires. Grâce à cette démarche on a découvert que l’accusation reposait
uniquement sur une simple allégation : qu’un tel « Sandoval » avait
été mentionné à l’époque des faits. Il est de notoriété publique en Argentine
que les membres des services de police utilisaient à cette époque des faux noms
et des faux documents lors de leurs perquisitions. Ce « Sandoval » là
n’a jamais été revu dans aucune autre affaire et, pire, il y a des témoignages
de victimes assurant que ce « Sandoval » ne correspond absolument pas
à Mario Sandoval.
Il s’avère que les « témoignages » qui affirment reconnaitre
Mario Sandoval ne correspondent en rien aux descriptions qui ont été faites de
l’autre « Sandoval » de 1976 par la famille de l’étudiant Hernan
Abriata. A l’heure actuelle, 14 personnes ont été condamnées en Argentine dans
ce dossier.
Analyste au ministère de l’Intérieur argentin de 1976 à 1979,
avant d’être radié du service actif en 1983 par le gouvernement militaire,
Mario Sandoval a continué ses activités professionnelles dans l’enseignement en
sciences politiques et dans le secteur privé. Il a quitté l’Argentine en 1985.
En France il a été recruté, en 1995, par Jean Michel
Blanquer, alors directeur de l’IHEAL, pour y enseigner et assurer des
séminaires, jusqu’en 2004. Mario Sandoval a aussi réalisé diverses missions
sous l’autorité de M. Blanquer et portées à la connaissance du Ministère des
affaires étrangères, en vue d’arriver à conclure un accord de paix en Colombie.
Mario Sandoval est victime d’une opération de presse diffamatoire
en Argentine, visant à le dénigrer. Comment
peut-on demander à quelqu’un qui est complètement étranger à une affaire
d’avoir à se justifier de ce qu’il est advenu d’une personne ? Comment faire
entendre qu’il s’agit d’une erreur judiciaire manifeste ? Comment faire
entendre que l’entêtement de l’accusation argentine relève d’une campagne de
haine purement politique ?
En prétextant une histoire douloureuse, les droits humains de
Mario Sandoval sont violés. Mais aussi le principe de légalité est violé. Si
Mario Sandoval devait être extradé, il sait pertinemment qu’il n’aura pas droit
à un jugement impartial en Argentine.
Il est évident qu’Il s’agit d’une vengeance contre lui pour
le punir d’avoir critiqué inlassablement la corruption qui gangrène certains
dirigeants politiques argentins, qui ont réussi à instrumentaliser une période
de l’histoire de l’Argentine pour détourner l’attention des graves problèmes de
gouvernance de ce pays.
Alors que de nombreux ex-membres des groupes terroristes
argentins ont obtenu le statut de « réfugiés politiques » en France, et que
plusieurs d’entre eux sont responsables de crimes et délits (même contre des
ressortissants français et européens) et n’ont jamais été jugés ni en Argentine
ni en France, la vie de Mario Sandoval est gravement mise en péril par une
décision injustifiée d’extradition.
Il craint d’être privé en Argentine d’un procès équitable.
Son avocat, Maitre Jérôme Rousseau, a saisi la Cour européenne des droits de
l’Homme (CEDH) pour violation par la France de ses engagements européens.
Le président Emmanuel Macron devrait intervenir dans ce
dossier et annuler le décret d’extradition. Au pays des droits de l’Homme, il
est invraisemblable que les droits de Mario Sandoval puissent être
instrumentalisés en Argentine pour servir à une folle entreprise de vengeance,
faisant peu de cas de la justice.
Mario Sandoval a écrit plus de 500 articles à ce jour
dénonçant inlassablement les mensonges et manipulations politiques en
Argentine. Il a créé, en mars 2019, le Comité d’aide et solidarité avec les
Prisonniers Politiques en Argentine (CASPPA), https://www.casppafrance.org/.