dimanche 10 janvier 2021

1970-2020 : la persistance du “mal argentin”.

L’année 2020 a commémoré le 35ème anniversaire du procès de la Junte militaire, qui a dirigé le pays de 1976 à 1983. Les plus hauts dignitaires du régime y furent condamnés en décembre 1985. C’était l’époque du “Nunca mas”, et les argentins pensaient qu’avec le retour d’un gouvernement élu coïnciderait la fin de ce cycle de violence politique qui a tant abimé le pays, comme si en supprimant les effets d’un mal, on en guérissait la cause. Une ère nouvelle s’ouvrait, espéraient-ils, et avec elle la promesse de la reconstruction d’un pays exsangue. Puis les lois dites du point final et de l’obéissance due furent votées quelques années plus tard sous le gouvernement Président Menem, et amnistièrent l’ensemble des personnes qui avaient été condamnées – militaires et guerilleros- afin d’aider le pays à surmonter ses divisions et à aller de l’avant.

C’était hélas sans compter sur la caste péroniste appartenant à l’aile la plus dure du parti « justicialiste » qui a repris le pouvoir en 2003, et n’a eu de cesse depuis d’assouvir sa vengeance, tant sur les représentants des forces loyales de sécurité que sur les membres de la société civile qui n’avaient pas rejoint les rangs des groupes armés durant les années 70, tout en prenant soin d’organiser l’impunité des leurs. Elle a utilisé pour cela une justice expéditive où le soupçon vaut condamnation, sous couvert d’une justice en apparence dotée de tous ses attributs, dont on a néanmoins pris soin de purger tous les éléments indociles. Casppa France a écrit de très nombreux articles à ce sujet. Il est à noter à ce sujet que, plus de 17 ans après le premier procès qui a été réouvert contre des militaires, la Cour suprême de ce pays vient de reconnaitre que[i], -principe élémentaire de droit pénal-, le doute devait profiter à l’accusé en l’absence de preuve. Summum de l’hypocrisie d’une justice qui ne cherche qu’à se protéger elle-même, alors que les juges savent que dans la majorité des procès étiquetés « crimes contre l’humanité », des centaines d’accusés ont été condamnés à perpétuité sans preuves, en appliquant la présomption de culpabilité et non d’innocence, et en inversant la charge de la preuve. Ainsi, selon les propres mots du Président Rosenkrantz, la violation du droit ne justifie pas la violation du droit. Malheureusement, à moins d’en prendre acte et d’annuler les nombreuses sentences basées sur ces procès inéquitables, la justice argentine continuera de commettre des injustices pour complaire à la caste dirigeante .

Bien que les racines de mouvements révolutionnaires comme les montoneros se situent au début des années 1960, l’histoire retiendra que c’est le 7 septembre 1970, jour commémoré aujourd’hui encore par de nombreuses personnalités péronistes comme le « jour des montoneros », que le mal était déjà bien présent. Mais ce sont surtout les liens entre les groupes révolutionnaires et le parti Justicialiste qui lui ont permis de s’enraciner durablement dans la société argentine de l’époque, même après que le Général Péron ne s’en détourne.  Avec le retour de ce péronisme dur au pouvoir, ce sont tous les vieux militants révolutionnaires qui, en s’alliant à un pouvoir corrompu, ont véhiculé un passé imaginaire à la gloire des terroristes d’hier. Dans cette mémoire « reconstituée » à coups de propagande agressive, les forces de sécurité loyalistes sont devenues le bouc émissaire d’une société qui a fait le choix de rejeter son passé et de détruire sa culture, comme pour mieux gommer sa propre responsabilité. Ces dirigeants-là, toujours au pouvoir en 2020, ne sont animés que par le ressentiment, qui est le produit de la haine et de l’envie.    

Sous ce délire de haine, les structures institutionnelles et régaliennes qui ont lutté contre la folie terroriste des années 70 ont été annihilées, sous couvert d’une pseudo-justice revancharde et partisane.  L’annulation partielle des lois d’amnistie, décidée en 2003, a préparé la voie à ce désastre. Les criminels d’hier sont devenus des héros et de jeunes idéalistes, tandis que les forces de sécurité républicaines sont appelées « génocidaires dans la « mémoire reconstituée » officielle. Voilà le mal qui continue de ronger le pays, 50 ans après, et qui a été incarné par la commémoration en grande pompe « du jour du monteneros » le 7 septembre dernier par les anciens terroristes qui jouissent aujourd’hui de l’impunité.  Les procès-spectacles obtenus et montés par ces révolutionnaires à coups de « escraches » violents et d’intimidations des juges récalcitrants à la « mémoire reconstituée » sont parvenus à convaincre une partie de la société, coupée de son histoire et de sa propre culture, que les terroristes d’hier étaient les victimes. En oubliant non seulement les crimes qu’ils avaient commis, mais surtout qu’eux seuls étaient responsables du désastre qu’ils avaient provoqué.

Cette pseudo justice basée sur le mensonge est une escroquerie : loin d’aider à obtenir la vérité et la réconciliation de la société, elle s’est faite complice d’une vengeance et a aidé à mettre en œuvre le projet politique fou de ces groupuscules parvenus à se hisser au pouvoir. Sur les restes de la République argentine, les anciens afficionados de la lutte armée ont lancé les bases de leur projet politique. Ils sont en passe aujourd’hui de réussir, cette fois-ci sans armes ni bombes. L’arrogance et l’aveuglement de leurs auteurs, n’ont d’égal que le désastre qu’ils ont créé. Hier prospère et vivant en paix, ce pays glisse progressivement vers le chaos et la misère, ramenant sa population à un niveau de vie inférieur à celui des années 70. Et la fierté des auto-proclamés « pères de la démocratie » est aujourd’hui bien vide de sens. Le prix de la pseudo-paix n’était qu’un leurre, la Junte au pouvoir une victime expiatrice d’une société lâche et en plein délitement. Aujourd’hui, ce sont encore les hommes et femmes qui ont servi leur pays et défendu la population des attaques terroristes, du chaos et de la tyrannie qui en payent encore le prix. Ces jugements politiques sont basés sur le mensonge et sont le fruit de la manipulation et l’escroquerie intellectuelle. Non seulement ils ne servent en rien la justice, ou la vérité, mais ils ont permis l’instauration d’une nouvelle tyrannie. On offre au peuple des « procès-cirques » comme on offrait dans la Rome antique « du pain et des jeux », pendant qu’on se livrait au pillage.

Ces faits graves doivent conduire le peuple argentin, las de ce spectacle, à reprendre son destin en main et cesser de subir cette caste corrompue qui ne pense qu’à son propre pouvoir et se moque bien en réalité de l’avenir du peuple et du bien commun. Celui-ci ne peut se résumer au projet mortifère de cette intelligentsia des années 70, qui a exploité le passé à son avantage pour maitriser le présent. La jeunesse argentine ne peut se résigner à vivre dans le passé mensonger et mortifère de ces révolutionnaires sur le retour, qui, après avoir échoués à prendre le pouvoir par les armes dans les années 70, ont réussi à mettre la République à leur service dans l’unique objectif d’accumuler pouvoir et argent. Ce projet nihiliste ne mène nulle part, et il doit être déconstruit avant qu’il ne soit trop tard.  

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